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Channel: Carie, la haine
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Loulou va chez le dentiste

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J'avais envie de vous donner quelques pistes de lecture pour évoquer avec les enfants l'hygiène bucco-dentaire ou le rendez-vous chez le dentiste.

Au commencement il y a la prévention, le volet le plus important. Car mieux vaut prévenir que guérir. Et surtout, si vous inculquez de bonnes bases d'hygiène vous avez moins de risques que vos enfants aient des caries.





Le grand classique de l'école des loisirs où le brossage n'a qu'un part infime dans l'histoire mais le conseil reste distillé subtilement sans être moralisateur.


L'identification restant le moteur principal pour l'apprentissage des gestes quotidiens, quoi de mieux que d'introduire un personnage pour imiter et revoir ensemble les étapes.
Bien sûr le meilleur exemple reste les parents et les frères et sœurs. On ne peut exiger quelque chose qu'on ne fait soi-même.




Bon par contre j’espère que sa brosse n'a pas de dents. J'avoue que le titre me laisse songeuse.


Un format BD donc plus ludique pour les plus grands.

A la manière des contes pour enfants qui ont toute une morale cachée, voici quelques volumes pour expliquer d'où peut venir la douleur dentaire et comment y remédier.


Gaston n'aime pas se brosser les dents mais a une carie et il va bien falloir qu'il aille chez le dentiste. 




Une jolie histoire non pas d'indigestion, mais d'un loup qui a mal aux dents après avoir mangé trop de bonbons. Sans être moralisatrice elle permet de comprend pourquoi il faut en manger modérément.
La version "mes parents/grand-parents arrêtent d'acheter des bonbons" serait souhaitable également (rappelons au passage que si on a pas de bonbons chez soi, l'enfant ne peut pas en manger ...).



Un livre je pense plus axé sur le ressenti de l'enfant en lui-même, comment accompagner la douleur plutôt que de culpabiliser (tu as mangé trop de bonbons je te l'avais dit qui n'est pas constructive chez le jeune enfant), répondre aux craintes. Une bonne idée pour ouvrir le dialogue.




"Crocky le croco est un chanteur célèbre et adulé ! Il est très coquet mais reste un peu négligent sur le soin apporté à ses nombreuses dents. Et comme il aime dévorer les bonbons que ses fans lui offrent par paquets, un beau matin, il se réveille avec une horrible rage de dents... Entre la peur du sorcier-dentiste et sa douleur, Crocky va devoir se montrer courageux !"



Décidément les loups mangent trop de bonbons !
Heureusement le docteur Papillon est là pour réparer les dégâts! 


Les ouvrages concernant la tombée des dents et le passage de la petite souris sont nombreux.
En voici d'eux que je trouvais intéressants. 



Pourquoi la dent bouge ? Que va t'il se passer ? Doit-il arrêter de manger ? Doit-il faire comme son ami et l'enlever tout seul ? Une bonne idée pour aborder cette période où la denture devient mixte avec des dents temporaires et l'apparition des dents définitives. 


De quoi nourrir le mythe (et éviter que votre enfant  croie qu'un rat habite dans votre maison et attend tapi derrière un meuble qu'une dent soit posée sur l'oreiller).

Le rendez-vous chez le dentiste est pris, comment préparer la visite. 



Un livret-jeu intéressant qui permet de préparer la première visite, répondre à des questions tout en s'amusant.



          

Et a déjà la bouche ouverte. Espérons que le dentiste arrive vite avant qu'elle n'ait une crampe.


Dora la petite fille modèle qui vient chez le dentiste avec sa brosse et qui a déjà eu un bon point "étoile" pour avoir ouvert bien grand la bouche. On note au sourire de satisfaction de la dentiste que la séance n'a pas été trop difficile (le brushing est toujours impeccable)




Le livre carton rouge



Un grand classique qui pourtant à son titre et son synopsis n'augure pas confiance...
"En allant manger des crêpes chez Ferdinand, Simon se rend compte qu’il a mal, très très mal, à une dent. C’est une très grosse carie dans la molaire gauche. Il faut faire quelque chose ! Aller chez le dentiste ? Pas question ! Faire une piqûre ? Jamais de la vie ! Mais parfois, les mamans de Superlapins ont le dernier mot. En voiture, Simon, et direction le cabinet médical ! Installé de force dans un fauteuil de torture vert, la bouche tartinée de pâte à la fraise, Superlapin n’écoute que son courage !"

Je pense qu'il faut lire ce livre avec du second degré ou éviter de le sortir aux enfants très angoissés, car en présentant le fauteuil dentaire comme un "fauteuil de torture" et le fait qu'il soit emmené de "force" par sa maman est assez anxiogène.
En somme ce serait comme de dire "ça va être horrible tu vas voir mais tu n'as pas le choix". 
Dora, Lola et Lucas ont bien vu plus haut que le fauteuil était plus magique (on fait un tour de manège !) que barbare.

Par ailleurs il manque beaucoup de communication dans cette famille (même si on emmène rarement un enfant tout joyeux chez le dentiste, lui présenter comme une punition est la meilleure chose pour qu'il soit traumatisé et que ça se passe mal).



Légende urbaine : les dents se cassent par manque de calcium

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Ce serait tellement simple d’accuser la génétique ou de reporter la faute sur une simple carence.

Mais tout vient de nos habitudes alimentaires.. 




Une dent qui se casse/'s’effondre/se cavite le fait principalement à cause de la carie (exceptionnellement pour des raisons d'usure mécanique ou d'érosion chimique).

Je pense que cette légende urbaine du manque de calcium est entretenu par certains vieux praticiens/médecins qui ne veulent pas heurter leurs patients (les mêmes qui te disent sûrement "mais non ce n'est pas un cancer mais on va programmer une nouvelle radiothérapie"). Certainement les mêmes qui disent que l'eau est calcaire dans le coin donc forcément c'est normal d'avoir du tartre ("vous comprenez je bois beaucoup d'eau") (ça ferait une bonne légende urbaine à raconter ça aussi).

Il n'existe aucune étude qui prouve qu'une carence en calcium provoquerait des caries.

Certes le manque de calcium provoque des fractures osseuses mais la dent n'est un os (ni de l'os), mais un organe qui une fois constitué n'est pas remodelable (ou en microsurface avec le fluor) sauf par attaque acide (érosion, carie) ou mécanique (abrasion, attrition).






Je parle de sucres, car les fructose (sucre contenu dans les fruits), lactose (lait) , amidon (pain) ou autres, sont aussi cariogènes que le saccharose (communément appelé sous la dénomination "sucre").

Les premières études se sont penchées sur des populations exemptes de caries depuis des siècles et qui avec l'apparition du coca-cola ou d'une diète "occidentale" se sont vus atteints. 


Par ailleurs les végétariens/végétaliens ne sont pas épargnés par la carie. On a longtemps cru que les sodas étaient plus dangereux que les jus de fruits (qui seraient sains et bons pour la santé). On sait maintenant que tout est question d'équilibre en sucre, acidité et pouvoir titrant (le champagne c'est très très acide sachez le !).


Conseils pour limiter les caries =

  • Limiter la consommation d'aliments sucrés, et ne pas les manger en dehors des repas.
  • Ne boire que de l'eau avant le coucher 
  • Manger du fromage ou des laitages en fin de repas pour neutraliser l'attaque acide
  • Bien sur se brosser les dents après chaque repas

Sugar crush

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J'ai découvert cette série de photos de Jill Greenberg (datant de 2012, intitulée End Times) à l'occasion d'une conférence lors du dernier congrès de l'ADF.

Au delà de ce que la photographe voulait exprimer à travers son travail (ce qu'elle ressentait face à la guerre ), j'ai aimé la façon qu'elle avait trouvé de faire pleurer ces enfants. 

Elle leur a simplement donné une sucette pendant 5 minutes puis elle leur a retiré ...

A mon sens ça représente bien l'idée que je me fais de l'addiction  des enfants au sucre et du cercle vicieux dans lequel on se place en tant que parents.

L'enfant pleure car il veut son bonbon à la caisse du supermarché, on refuse, il fait une crise magistrale, alors pour le calmer (et ne plus croiser les regards des autres usagers) on lui donne le bonbon.

L'addiction au sucre serait pire que celle à la cocaïne, ça donne une idée...





24 heures dans la vie d'une maman dentiste

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Mon quotidien a été quelque peu chamboulé par l'arrivée de Bébé Carie. 

Même si c'est une marmotte depuis sa naissance, il faut bien le préparer le matin avant de partir au boulot !

6h30 Le réveil sonne (puis se fait violenter afin d'être éteint au plus vite pour ne pas réveiller MrCarie).

6h35. Ravalement de façade dans la salle de bain.

6h55: Je fais chauffer l'eau pour mon thé et range la vaisselle sèche.

7h00. Habillage rapide.

7h05: Préparation du petit déjeuner,

7h10: Le moment d'aller voir si Bébé Carie dort encore ou non. Sinon je le réveille à coup du fameux dégagement naso-pharyngé (inventé par les sadiques comme moi pour les sadiques comme moi). Bébé Carie est habillé, coiffé (il a la mèche rebelle). Puis nous partons préparer son biberon (après avoir ouvert la fenêtre très important la ventilation !).

7h15. Le petit prince déjeune.

7h25: Je peux enfin déjeuner.

7h45: Lavage de dents avec un BébéCarie qui m'observe amusé. 

7h50. Heure à laquelle je devrais partir pour ne pas être en retard.

7h55: Change et préparation pour la grande sortie.

8h05: Heure à laquelle je pars vraiment (insérez ici un lavage de nez supplémentaire ou un changement total pour cause de gastro qui se déclare au dernier moment).

Séance de sport du matin.

8h10: Malgré cette pratique soit interdite depuis le 27 Octobre 1995, je jette mon BébéCarie au milieu de ses copains chez la nounou. 

8h20: Course vers le métro et les 3 changements.

8h50: Arrivée au cabinet, début de la 2ème journée.

19h20: Je quitte le cabinet. Fin de ma 2ème journée, début de la 3ème.

19h50: Arrivée à la maison. Bébé Carie est déjà rentré, raccompagné par sa mamie.

20h00: Repas du prince terminé, coucher à présent.

20h05: Je me prélasse dans ma douche.

20h20: Préparation du dîner.

21h00: Le retour du roi

23h00: Heure à laquelle je devrais me coucher si je voulais dormir suffisamment.

23h20: Lecture au lit.

24h: Extinction des feux.

Rab' du vendredi soir

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Après une après-midi éreintante, je rentre retrouver MrCarie. Il m'avait fait part dans la journée d'un gonflement de sa gencive mais vu la teneur du message je pensais que ce n'était pas grave.

20h je franchis le pas de la porte et suis accueillie par un MrCarie qui me montre sa gencive. "Oh mais c'est une aphte qu'est-ce que tu m'embêtes pour ça saleté d'homme qui a mal pour rien" (en vrai il n'est jamais malade). "MAIS NON LÀ regarde". "Ah oui effectivement".

Là face à moi une magnifique tuméfaction de la papille et je me dis comment on a pu en arriver là (oui on, lui, moi et sa gencive).

Heureusement nous habitons Paris et tout est toujours ouvert donc je prends une feuille blanche et je lui fais une ordonnance et l'envoie courir à la pharmacie.

Entre temps j'ai envie de lui crier dessus (ce qui n'est guère constructif vous en conviendrez). Des reproches du style "je t'avais dit de te passer du fil dentaire", "c'est pas possible t'as eu un détartrage il y a moins de 3 mois", "tu te brosses mal les dents c'est pas possible". 

Là je me sens nulle car MrCarie c'est comme un prolongement de mon corps , si il a mal quelque part ça m'embête, ça me perturbe d'autant plus que ce n'est ni un enfant ni un adulte dépendant et que je ne peux pas contrôler sa santé. Ça me mine car je sais qu'il saigne souvent des gencives, je sais que je devrais le pousser à se passer le fil mais je ne suis pas infirmière, ce n'est pas mon patient et il est assez vieux et cortiqué pour s'occuper de lui.

Dans ces moments là j'oscille entre l'envie de lui rétorquer "je t'avais prévenu, tu ne m'as pas écoutée" et "je m'en fous ce n'est pas mon problème".

En fait ce grand fou adore les aliments bio (c'est mal) et s'était (juste) coincé une graine de tournesol dans la gencive (qui ne devait pas aller si bien que ça).

Cher magazine Causette

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Tous les mois je t'achète et te lis avec attention. Je ne possède (souvent) pas le bagage culturel/intellectuel suffisant pour mettre en doute tes écrits. Comme tout le monde je suis tombée dans le panneau des "enfants de Garches" avant qu'@une_pediatre nous redonne une version moins manichéenne. Depuis je suis plus contrastée quand je  découvre tes articles. D'autant plus quand il s'agit du dossier "Les dents de l'amer" paru dans le numéro de Décembre.

Voir un dossier entier concernant "les dents", l'organe que je traite chaque jour en tant que chirurgien-dentiste était trop tentant pour que je n'en fasse pas un commentaire de texte.

Fidèle à mes habitudes de lire dans le désordre, j'ai commencé par "Les mandibules élémentaires" (et aimé le titre) concernant Michel Houellebecq. Ne regardant pas les émissions littéraires j'avais raté l’affaissement de son visage caractéristique d'un édenté partiel (ou total).


Il suffit d'une recherche classique sur google images pour découvrir comment "Depuis son Goncourt (2010), il semble avoir pris trente ans", il ne semble pas avoir une hygiène de vie irréprochable, plus proche de celle d'une rock-star (ou d'un patient alcoolo-tabagique lambda) que de celle préconisée par l'INPES (mangez, bougez ...). Même si les hommes vieillissent mieux que les femmes (et se bonifient comme le vin), il n'est pas étonnant qu'une vie d'excès se paie un jour où l'autre, même si il n'a que 58 ans. 

On passera sur les "ratiches blanchies au laser", Beboper l'auteur (journaliste ?) n'a pas du fréquenter beaucoup de cabinets dentaires (ni se renseigner). (Ou alors est-ce un dû à un visionnage intensif de Star Wars ?).

Par ailleurs il est intéressant de rappeler qu'on va tous mourir ("memento mori" :"souviens-toi que tu vas mourir") mais on est pas obligés d'être aussi fataliste ou catégorique. Oui l'édentement nous évoque la vieillesse, celles de nos aînés,mais pas celle à laquelle aspire la majorité de mes patients. Non ce n'est pas une fatalité de vieillir puis mourir édenté. Certains se sont même pris à penser qu'il n'y aurait plus d'édentés totaux au 21 ème siècle.


Oui nous pouvons empêcher ce phénomène. (Pour preuve cette synthèse où en autres vous remarquerez que certains pensionnaires ont encore des dents).  Il suffit juste d'en avoir la volonté.

Pour en revenir à Michel Houellebecq qui "n'a plus de dents ou presque. L'écrivain a pourtant certainement les moyens de combler ce vide. Ne pas céder à l'esthétisme ambiant, à coups de prothèses dentaires, un geste tout houellebecquien".  Il est certain que le tabagisme n'en fait pas un candidat idéal pour la pose d'implants qui lui permettrait d'éviter une prothèse amovible. Le fameux dentier ou "nanard" de nos grands-parents. L'argent ne fait pas tout, quand on a plus le potentiel osseux ou dentaire suffisant pour faire tenir un appareil, on devient tous égaux face à l'édentement.


Rester édenté ou porter un appareil qui sera "mobile" voire gênant et qui pourrait se décrocher en plein direct, choix cornélien. (On regardera avec plus d'attention les futures apparitions télévisées pour voir si l'édentement a été corrigé ou non).


L'article "Les racines du mal" revient sans nuances sur le renoncement aux soins et à la marginalisation consécutives des personnes précaires. La faute est une nouvelle fois rejetée sur le coût des soins dentaires. Là où on aura aimer une distinction dans les chiffres entre "soins dentaires réels" et "prothèses", on aura droit qu'à cette phrase qui restera dans les annales :

"En raison de son coût, 28 % des Français ont déjà renoncé à une consultation chez le dentiste ou l'ont retardée de plusieurs mois (+5 points par rapport à 2007)."

Pour rappel, une consultation coûte 23 euros, la même chose que chez un médecin généraliste, remboursée à 70% (comme pour tous les autres soins d'ailleurs) ...

Certains essaieront de s'engouffrer dans la brèche en disant qu'il faudrait un tiers-payant généralisé pour ne plus avoir à avancer les frais (d'autres diront qu'une nouvelle loi santé est en train d'être votée) (ou encore qu'on aimerait bien que l'état nous paie une secrétaire administrative pour gérer les remboursements des caisses d'assurance maladie ...).

" Un chiffre qui grimpe à 32% pour l'achat des prothèses dentaires."

L'achat ? Tiens si je partais acheter une prothèse de hanche chez le chirurgien orthopédiste ?


On confectionne, on retouche, on prépare, on répare, mais on ne vend pas des prothèses. Et oui cela a un coût. Ce que l'article ne dit pas est que le remboursement de l'assurance maladie est reste inchangé depuis plus de 30 ans, Mais que la donnée qui change tout est la part de remboursement mutuelle, ce fameux sésame aux soins aux pourcentages obscurs pour le commun des mortels qui se retrouvent à payer 60 euros par mois pour n'avoir au final que 300 euros de remboursé par an (au final parfois sans mutuelles on sort la même chose de sa poche).

Ce que j'aurais aimé lire sont les choses suivantes:

- les individus qui renoncent aux soins sont ceux pour qui l'effort financier est le plus important sous-entendu pas ceux qui sont éligibles à l'Aide Médicale d'Etat ou à La Couverture Maladie Universelle mais les travailleurs précaires, les retraités aux petites retraites ... 

- il y a une absence criante de recours préventif. Tout ne s'explique pas pas l'arrêt du dispositif M'T Dents qui passait dans les écoles élémentaires. L'examen de prévention chez les 6, 9, 12,15 et 18 ans reste en place. Il n'est pas rare que malgré ce dispositif les enfants ne sont pas amenés au cabinet en consultation alors qu'il n'y a aucun coût et que la prise en charge à 100% est connue (et inscrite sur la lettre reçue au domicile). Il est courant également de ne pas voir l'enfant concerné entre les 2 examens de prévention (donc pendant 3 ans) malgré le conseil donné par le dentiste.



Concernant la fameuse peur du dentiste, on sera plus contrasté que ce "Du coup, tout le monde attend l'abcès.". Généralisez vous avez raison. N'oublions pas que (malgré la peur) certains ont peur d'avoir mal en laissant la situation s'empirer et consultent pour se rassurer.


Quoi de mieux pour clôturer cette (longue) diatribe que les mots d'Edouard Louis dans son roman "Pour en finir avec Eddy Bellegueule""Je paye encore actuellement d'atroces douleurs, de nuits sans sommeil, cette négligence de ma famille, et de ma classe sociale"

Plus qu'une question de moyens, il ne faut pas oublier le facteur culturel du "prendre soin" (cette fameuse négligence).







Meilleurs vœux !

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Je vous souhaite une belle et heureuse année 2015, pleine de petits et grands bonheurs, de joie, et surtout de sourires dentés ou édentés. 

Rien de mieux qu'une nouvelle année pour prendre de bonnes résolutions. De mon côté je n'achèterais plus Causette et j'ai décidé de me coucher plus tôt.

Et vous ?

Légende urbaine "C'est les dents !"

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En tant que parents on a tous connu ce moment où notre enfant pleure et où l'entourage/la nounou/la voisine de bus/la concierge/nous-même (rayez la mention inutile) nous dit "Oh c'est normal il est grognon ce sont les dents".



Certains diront qu'ils n'ont jamais donné un seul suppositoire (ou pipette) de doliprane, d'autres qu'à chaque fois "il me fait/faisait une otite". 

Face aux symptômes annonçant la venue d'une dent, que faire ? Mettre tout sur le compte de la poussée dentaire et ne pas s’inquiéter ? Ou au contraire chercher si il n'y a pas de désordre systémique ?


Le mythe entourant la poussée dentaire chez le nourrisson est si fort qu'en 1839 on lui a attribué 5016 décès en Angleterre et Pays de Galles soit 12% des décès chez les moins de 4 ans  ...
Ces croyances ont perduré malgré les études menées (dont celle d'Honig à Philadelphie auprès de pédiatres).

Les enfants souffraient alors de diarrhées, présentaient de la fièvre, des érythèmes fessiers, un nez qui coule. Mais aucun de ces symptômes n'a pu être expliqué par la poussée dentaire. 

Néanmoins l'hypersalivation, le besoin de mordre, le suçage de pouce, la perte d'appétence pour les solides le fait de se frotter l'oreille, l'irritabilité et l'agitation diurne seraient bien expliqués par la poussée dentaire. 

35 % des enfants qui "font leurs dents" ne présentent aucun symptômes. 

Il ne faut en aucun cas attribuer "aux dents" les bronchites, éruptions cutanées, diarrhées, perturbation du sommeil, toux, vomissements  et une  fièvre (supérieure à 38.8°C)  , ainsi que la perte d'appétence pour les liquides, cela ne ferait que reculer le diagnostic d'une pathologie plus grave et dangereuse (gastro-entérite aiguë, méningite, bronchiolite, primo-infection à l'herpès buccal..).

Finalement le problème viendrait aussi des parents qui cherchent à se rassurer en trouvant une raison aux modifications d'humeur ou de sommeil de leur enfant. Il est par ailleurs difficile de distinguer ce qui est physiologique ou non à l'âge de la première dent ( vers 6 mois généralement) , âge auquel la plupart des mères n'allaitent plus exclusivement au sein, où l'enfant développe son propre système immunitaire et développe des affections mineures, est gardé "à l'extérieur" et découvre les microbes en collectivité, et où il découvre les aliments solides et le monde qui l'entoure en général (léchage de sol ou de jouet pas propre ou partagé inclus), l'utilité de sa langue et la déglutition ! 

On notera par ailleurs que l'éruption des dents définitives (sauf les dents de sagesse) se fait sans "bruit". 




En attendant quel traitement donner à l'enfant ? 

Steward (Steward M. Infant care – teething troubles. Community Outlook 1988; May: 27–28.) recommande cette approche :

  • Dans un premier temps, donner à l'enfant un objet froid à mordre (propre et dur de préférence NDMM). Eviter les aliments à base de glucides (donc le pain, les boudoirs ...) en raison du risque carieux.
  • Si  la douleur et l'inconfort persistent, donner du doliprane sans sucre en sirop (les suppositoires c'est bien aussi mais article anglais NDMM) (et l'homéopathie aussi si vous y adhérez NDMM).
  • En dernier recours mettre un gel anesthésiant sur les gencives. 
D'autres pistes ici





Post inspiré par la lecture de cet article.  

Et un rappel :








Pourquoi j'ai une haleine de phoque le lendemain d'une soirée ?

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Il suffit d'arrêter de boire pendant quelques mois pour se rendre compte que cette sensation de bouche pâteuse mais sèche et cette haleine si caractéristique ne sont pas pas causées uniquement par l'abus d'alcool.

Oui, grosse révélation, peu importe qu'on ait "éclusé grave" ou passé une soirée monacale, il y a un déterminant commun pour obtenir l’haleine fétide du matin, la déshydratation en eau.

Quand je vois le nombre de sprays qui existent ou quand j'entends dire que certains se lavent les dents avant le petit déj pour chasser cette fameuse haleine de poney, j'ai envie de les aider.

C'est un peu notre côté sur-consommateur de médicaments qui prend le dessus sur le bon sens.

A part si on souffre d'une halitose réelle (mauvaise haleine avérée constatée objectivement), auquel cas il faut appliquer ou adopter d'autres moyens thérapeutiques (brossage de la langue, consultation d'un ORL ...). 


On observe souvent ce phénomène en lendemain de soirée arrosée car l'alcool, bien qu'il soit un liquide, déshydrate.





Il n'y a qu'une seule solution BOIRE DE L'EAU.
Beaucoup ne boivent pas les 1,5-2 L d'eau nécessaire chaque jour à notre corps.

La chute

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En tant que dentiste on a tous vécu ce moment où déboule une mère de famille en larmes qui a récupéré son enfant en sang à l'école (ne cherchez pas c'est rarement le père qui débarque).

"Maman j'ai trouvé une dent !"

Forcément c'est la panique car ça  saigne, la lèvre a gonflée, l'enfant pleure, n'a pas voulu de son biscuit préféré.

Heureusement il y a l'assurance pour payer l'implant.

Forcément l'enfant se laisse moyennement approcher, voire pas du tout ausculter et il faut le revoir une semaine ou quelques jours après au calme (entre l'angoisse du parent et l'urgence "qui tombe mal", on est jamais dans de bonnes conditions).

Avant j'avais tendance à dire que si le choc était sur une dent de lait on s'en fiche un peu.

Puis j'ai participé à une séance de formation lors d'un congrès et j'ai révisé mes connaissances. 

Certes pour une dent de lait il n'y a pas grand chose à faire en urgence. Le choc est arrivé , on peut juste prévenir les parents que selon l'importance la dent définitive pourra être touchée en dessous (enfin plutôt le germe en formation qui est très proche avant les 2 ans de l'enfant). La seule surveillance que l'on peut faire à domicile est le contrôle de la coloration de la dent, si elle se grise il faudra procéder à un traitement canalaire (grand moment de pouvoir trouver un dentiste pouvant faire ça sur un enfant de moins de 5 ans, à part au CHU ou un pédodontiste c'est impossible). Si la douleur continue et que l'enfant est gêné pour manger ou mastiquer il faudra extraire la dent (dans la même idée de prévenir une infection qui pourrait endommager le germe de la dent définitive).

Pour une dent définitive bien sûr c'est différent.
D'abord on peut la réimplanter si elle a été expulsée (tout en sachant qu'à l'âge adulte il faudra certainement poser un implant sur le site).



On peut poser une contention en cas de mouvement important.

Ou protéger la pulpe en cas de fracture de la couronne en attendant de faire un composite.


Je vous invite à consulter ce site qui est très bien fait (malgré qu'en anglais) qui aide quand on pas un dentiste à portée de main rapidement (combien de chutes arrivent le week-end ou pendant les vacances ?).



Vous pouvez également acheter l'application suivante (uniquement sur iTrucs).

Histoire de détendre les esprits (on est rarement sereins et emplis de contrôle de nos émotions quand la chair de notre chair s'éclate au sol) (non c'est pas de moi que je parle mais d'une copine), je vous copie-colle cette vignette que j'ai trouvé en faisant mes recherches.

(Bon personnellement Bébé Carie ne semble pas apprécier le contact de la glace sur son front et préfère arborer des bosses) (N'appelez pas les services sociaux ils sont déjà au courant) (Et puis je ne me cherche pas d'excuse mais vous en connaissez beaucoup des enfants qui essayent de se mettre debout sans tomber ?). 






Lassitude

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Moi qui aime mes petites habitudes, je n'aime pas trop cet hiver, trop de lassitude, trop peu d'envie d'aller travailler le matin.

Certaines choses sont immuables, je suis lassée de l'équipe (du titulaire à l'assistante) mais je me dis que l'herbe n'est pas forcément plus verte ailleurs et je ne pense pas retrouver en proche banlieue un cabinet où j'aurais les mêmes conditions de travail. D'accord peut-être que j'aurais une assistante qui arrivera avant et repartira après moi, et qui viderait mes poubelles sans me faire passer pour une ingrate (et qui ferait la stérilisation sans attendre que le bac déborde) mais aurais-je toujours aussi peu de temps de transport ? (oui 30 minutes je trouve ça peu), aurais-je le droit de dire "ce soir je pars plutôt j'ai un problème avec la nounou" sans qu'on ne me fasse de remarque ?

J'ai du mal à aller travailler mais c'est la saison. Pas de vacances en perspective, les fêtes qui me maintenaient en état d'excitation sont passées et loin. Plutôt que de continuer à me complaire dans ma routine j'ai programmé tous mes mini-breaks. Je n'irais peut-être qu'en Normandie, mais au moins on changera d'air !

Vous l'aurez compris, j'aurais  bien voulu hiberner, et me réveiller avec les cerisiers en fleurs !

En tant qu'insatisfaite chronique, j'essaie de soigner ce côté parisienne que je n'aime pas (i love rien i'm a parisien)  et me concentrer sur le positif,  une de mes résolutions de l'année.

Légende urbaine : finir ses repas par un produit laitier protège les dents.

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Pour une fois une légende urbaine qui n'en est pas une !

Oui les produits laitiers protègent les dents de l'attaque carieuse. Mais dans certaines conditions.

Vous le savez chez le jeune enfant, la consommation régulière de boissons sucrées dont le lait provoque le syndrome du biberon (qui n'est pas liée au contenant mais au contenu).

Une consœur (Dr Amandine Neveu) a fait sa thèse d'exercice sur le lien entre allaitement maternel et caries. Si l'allaitement prolongé doit être encouragé, il faut savoir que le brossage et la surveillance des dents temporaires doivent être accru.
Les caries se développent plus facilement avec des apports alimentaires fréquents mais il est difficile d'imposer un rythme de tétées quand l'allaitement est à la demande. La nuit étant la période propice de développement des caries car le flux salivaire est au plus bas (Je ne sais pas si des études ont étés menées concernant les nourrissons qui ont un cycle jour/nuit inversé et dorment plus le jour).
L'idéal serait de stopper les tétées nocturnes après l'apparition des premières dents de lait. Mais nous savons que nous les parents ne décidons pas si l'enfant va faire ses nuits ou non (ni si il a faim ou non).
Il faudrait alors brosser les dents après chaque tétée (bon courage). 
Mais (enfin une bonne nouvelle) l'allaitement prolongé éviterait la consommation d'autres liquides via le biberon (les jus de fruits, sodas ...), évitant ainsi les "caries du biberon" dues à la prise prolongée et fréquente de boissons sucrées (qui d'ailleurs est souvent plus longue dans le temps que l'allaitement)(mauvaises habitudes oblige un enfant qui boit souvent autre chose que de l'eau entre les repas continue souvent après l'âge de 2 ans).

Par ailleurs la consommation  de lait aurait un rôle protecteur uniquement pour les enfants qui mangent beaucoup de sucreries avec une mauvaise hygiène bucco-dentaire et une absence de supplémentation en fluor (oui ça fait beaucoup de critères). Il n'y a pas de différence chez les enfants qui ont une consommation de sucre faible ou modérée. 

Prends un laitage (comme dirait ma mère)


Mais il n'y a pas que le lait, les fromages ne sont pas sucrés (en général), les yaourts natures non plus (ou très peu).
L'OMS  reconnaît d'ailleurs le rôle de la consommation de fromages dans la prévention des caries (en plus des mesures d'hygiène bucco-dentaire bien entendu).
Il suffirait de 5 g de fromage par jour après le petit-déjeuner pendant 2 ans chez les enfants pour prévenir les caries 


Comment cela fonctionne t'il ?

Petit rappel: la couche superficielle de la couronne dentaire est constituée d'émail qui est lui-même l'assemblage de cristaux d'hydroxyapatite.
Ce cristal est constitué d'ions Phosphate et Calcium.

Molécule composant émail sans et avec apport de fluor




Quand l'émail subit "l'attaque carieuse" (sucre +environnement acide + bactéries et toxines), le cristal se dissout. Les ions phosphate et calcium se retrouvent en suspension à la surface des dents. 
Ses ions peuvent précipiter à nouveau en une couche de phosphate de calcium. 
Finir son repas par le produit laitier) permet d'apporter des ions calcium et phosphate supplémentaire, favorisant ainsi une meilleure reminéralisation de l'émail.

Reprécipitation de la surface dentaire

D'après une étude (Effect of consuming different dairy products on calcium, phosphorus and pH levels of human dental plaqueEuropean Archives of Paediatric Dentistry ; 13(3):144-148),  les fromages et les yaourts augmentent la concentration en ions phosphate et calcium dans la plaque dentaire (pellicule fine molle adhésive à la dent) ce qui expliquerait leur rôle anti-caries (effet cariostatique) . 

 Mécanismes par lesquels les fromages seraient cariostatiques 



Tous les produits laitiers ne sont bien sûr pas équivalents. Pour l'effet protecteur, il faut privilégier les laitages riches en calcium et éviter les laitages aromatisés (aux fruits ou autres).






Les produits dérivés:

La marque GC commercialise sa pâte Tooth mousse composée de dérivés de caséine de lait (protéine de phosphate et calcium amorphes) qui associés à du fluor apporte une protection efficace contre les caries.
L'inconvénient de ce produit étant qu'il est contre-indiqué aux patients intolérants aux protéines de lait. 
L'avantage étant que contrairement au fluor, il n'y a pas de risque de toxicité en cas d'application/ingestion accrue.
Le traitement avec cette pâte permet de traiter les caries débutantes par la reminéralisation induite de l'émail (au stade avant la cavitation quand l'émail est blanc crayeux). 
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En résumé croquez des pommes puis finissez par un morceau de fromage. 






Combien coûte un enfant professionnellement ?

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Le début d'année pour les libéraux est marqué par la fermeture de la comptabilité professionnelle de l'année précédente, de belles heures de prise de tête pour les rapprochements bancaires et rendre tout dans les temps à l'association de gestion (quand on a pas de comptable).

Une fois que tout est déposé, et que l'association de gestion a tout vérifié et recalculé, on obtient notre déclaration 2035 sur laquelle est inscrit le bénéfice réel de l'année terminée. Une belle manière de voir combien on a vraiment gagné.

Car en libéral on a toujours (ou presque) de l'argent sur son compte pro. Si on travaille, les entrées (et sorties) sont régulières, pas ponctuelles comme un salaire. Ainsi même si certains mois sont difficiles (sauf quand la régularisation URSSAF dépasse le solde du compte), on a jamais l'impression d'être à sec.

Et puis il y a ce chiffre que j'ai vu en bénéfice net.

J'ai demandé deux fois à la personne qui s'était occupée de la mise en forme si ça correspondait bien à ce que j'avais gagné.

Oui c'était bien ça, en 2014, j'ai gagné 7000 euros.  Pratiquement 40 000  de moins qu'en 2013. Rapportés sur 12 mois ça ne fait pas un SMIC. Même si les indemnités journalières pour le congé maternité ne sont pas comptés (mais il ne sont que de 3000 euros).

Maintenant que je suis sortie du marasme financier ça me fait sourire car je sais que je ne paierais pas d'impôts cette année, et qu'ils vont devoir me rembourser le premier tiers (et le deuxième qui viendra).

Je suis heureuse de m'en être sortie, même si je sais comment: j'ai  vidé mon livret A. Car il fallait bien la payer la régularisation URSSAF et les impôts.

Je ne pense pas qu'il y ait de meilleurs moments pour faire un enfant, je suis collaboratrice, j'aurais pu avoir un cabinet à moi et devoir payer d'autres personnes quoi qu'il arrive, ça aurait sans doute été plus dur ou stressant.

J'aurais pu aussi choisir de reporter mes cotisations retraite comme certaines le font, mais ça aurait repousser l'échéance (ou perdre un semestre).

J'aurais pu me reposer financièrement sur MrCarie ou mes parents mais ça n'est pas ma vision des choses.

Ça n'a pas été un sacrifice.

J'ai le plus beau des sourires chez moi et ça en valait tout l'or du monde.

Don't look back in anger

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J'aurais aussi pu appeler ce post "Non rien de rien non je ne regrette rien".

On m'a récemment demandé si je regrettais mon choix de vie. Pas celui de courir partout pour concilier le cabinet et BébéCarie mais celui de soigner des dents. 

Ces questions émanent toujours (ou presque) de futurs aspirants aux études de médecine qui ne comprennent pas bien quel plaisir on peut avoir à être dentiste.

Comme je l'avais déjà écrit, dentiste n'est pas ma vocation d'enfant, j'adorais la biologie et le corps humain, j'aurais bien fait prof ou infirmière, mais je voulais un métier qui "rapporte" alors je me suis inscrite en médecine. (On notera que durant mes études j'ai essayé de me caser avec un futur médecin pour atteindre mon 2ème but dans la vie c'est à dire avoir un mari riche) (spoiler je n'ai pas réussi mais ce n'est pas plus mal).

Le problème dans le choix de l'orientation scolaire est qu'on embrasse souvent des études sans savoir ce qu'est réellement le métier qui nous attend. J'ai l'impression en ce moment que tout le monde veut faire médecine. Parce que ça fait bien dans les réunions de famille, parce que ça pète comme titre "docteur", parce que ça gagnerait bien (notez le conditionnel). 

Je note que ces personnes ne doivent pas avoir beaucoup de médecins dans leurs proches pour en garder cette vision fantasmée ou qu'ils ont une énorme poutre dans l’œil (la faute à la pénurie d'ophtalmologistes ?). Ou alors j'ai toujours eu un point de vue biaisé par le mari de ma marraine, médecin généraliste à la campagne. Oncle que j'ai toujours vu quitté le table du 25 décembre pour une urgence, ou que je voyais veiller devant la télé tard le soir pendant ses gardes. Je pourrais aussi dire qu'il a une superbe piscine mais tout comme sa maison c'est lui qui l'avait bâtie. Et on ne peut pas dire qu'il parte beaucoup en vacances.

Bref quand on me demande si je regrette mon métier, sous-entendu si je regrette de ne pas avoir choisi médecine, je rigole.

Déjà je souris qu'on puisse penser que je n'ai pas eu le choix (c'est vrai dans la tête de beaucoup de médecins ou de personnes nous sommes des médecins ratés). Car je l'ai eu et il était tout sauf cornélien à faire. Tout à fait réfléchi mais si j'ignorais complètement dans quoi je mettais les pieds (j'ai eu un aperçu avant la rentrée en allant chercher un livre et j'ai eu un peu peur).

Passé le moment où je pleurais dans les toilettes de la fac car je n'avais pas réussi cette cavité parfaite pour amalgame sur ma dent frasaco, j'ai arrêté de me dire "pourquoi n'ai-je pas choisi médecine? ça aurait été plus simple)(simple dans le sens où je suis une intellectuelle et apprendre bêtement par cœur ne m'a jamais posé de soucis)(et ça paraît beaucoup plus simple que faire ce foutu 4 en fil de fer). En somme quand je suis rentrée à l’hôpital et que je suis devenue externe avec mes vrais patients, j'ai su que je ne m'étais pas trompée.

Et il faut dire que la réforme de la loi de santé, la peut-être future obligation à ne pas s'installer où on veut (ou du moins à être contraint comme les pharmaciens) me donnent raison.

Si je devais ne plus soigner de dents, je ne soignerais plus tout court.




Comment brosser les dents d'un bébé ?

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Mes dernières publications sont très pédo-centrés mais d'après les statistiques ce sont surtout les futures mamans et les parents qui viennent trouver des conseils ici. Je me devais donc de vous donner des pistes.

Je n'ai pas utilisé le doigtier sur BébéCarie, mais j'ai failli en commander plusieurs fois en même temps que mes biberons Iltet. Je trouve ça plus sécurisant au départ que la brosse à dent, bras moins long donc plus de maniabilité. Un peu comme si on avait une compresse à picots au bout de l'index. 
Doigtier-brosse à dent en silicone



Idem je ne connaissais pas bioseptyl ni leur brosse sans poils, parfaite à mâchouiller. Car qu'on le veuille ou non un bébé de 6 mois (surtout si il "fait ses dents") aura envie de goûter /mordre la brosse et ne vous laissera pas faire un brossage académique.

Brosse La bavouille Bioseptyl

Masse les gencives, nettoie les premières dents, et familiarise Bébé en douceur avec le geste du brossage. Manche ludique et ergonomique. Bague anti-enfoncement à placer sur le col.


Dentifrice ou pas ?

Techniquement tant que l'enfant se sait pas cracher, on est censés ne pas mettre de dentifrice. Surtout il faut éviter le dentifrice du grand frère/sœur si il contient plus de 500ppm de fluor (gamme après 9 ans généralement). Si l'ingestion de pâte dentifrice n'est pas gravissime à faible dose, elle  fortement déconseillée pour le surdosage en fluor que cela pourrait induire. 

En somme il n'y a pas d'âge précis, il faut suivre l'évolution de son enfant. 

Dans tous les cas un "petit pois" suffit, inutile de charger la tête ou de badigeonner tous les poils comme dans les pubs. 

Par ailleurs il est important de noter que le dentifrice ne nettoie pas les dents, il améliore le confort du brossage en donnant l'aspect mousseux et l'haleine fraîche mais c'est l'action mécanique de la brosse qui enlève les saletés ... ainsi on pourrait très bien s'en passer et ne pas avoir de caries.




Ce que je préconise pour les jeunes enfants est de nettoyer les dents avec une compresse imbibée d'une solution de rinçage. Super pratique quand le bébé n'ouvre (ou ne veut pas) ouvrir trop la bouche et quand on ne doit nettoyer que les incisives.

Solution de rinçage Elmex Protection Caries
Sur une compresse pour le brossage doux 


Puis quand il manie bien la brosse à dent (ou quand on arrive à lui brosser les dents sans qu'il mâchouille la brosse) et qu'il sait cracher on peut mettre du dentifrice (généralement vers 3-4 ans).


Faut juste aimer la fraise :)
Formule brevetée combinant Fluor (500ppm) + Isomalt permettant une reminéralisation 2 fois supérieure à celle du Fluor seul.


Pour ceux qui n'aiment pas la fraise
500 ppm de fluor



Quelques remarques :
  • On "doit" commencer le brossage des dents en théorie à l'apparition de la première dent de lait. En pratique on fait comme on peut (j'ai commencé à 10 mois).

  • Le but est d'introduire l'objet dans le quotidien sans en faire une contrainte. Il y a bien assez  à faire avec les mouchages de nez au sérum physiologique.

  • Vers 12 mois l'enfant commence à vouloir imiter ses parents donc le mieux est d'avoir au moins un moment dans la journée où il voit vous brosser les dents.

  • (Par exemple dans mon cas BébéCarie est réticent à la brosse à dent manuelle et parfois (souvent)  n'en veut pas, par contre il me court après (façon de parler) quand je me brosse les dents avec mon électrique, je lui ai donc réservé une brossette, ça l'éclate il pleure même au moment où je l'arrête.

  • Le moment crucial est l'apparition des premières molaires de lait, dents sur lesquelles les aliments resteront plus facilement collés. Que l'enfant mange liquide ou solide, il est capital de les brosser AU MOINS UNE FOIS PAR JOUR avant les 2 ans.








Légende urbaine : mon dentiste est content quand j'ai plein de caries ça lui permet de payer ses vacances.

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Dans la série affirmation qui m'énerve celle-ci gagne largement la palme d'or.

Certains pensent que nous chirurgiens-dentistes nous frottons les mains et bavons de plaisir dès qu'un patient ouvre la bouche et nous dévoile des chicots plus ou moins pourris.

C'est aussi débile que de dire que au choix:

- les pompiers sont contents qu'une maison avec sa famille qui dormait tranquillement à l'intérieur brûle. 

- le camion du SMUR et son équipé trépigne d'impatience à l'idée de réanimer un motard qui s'est pris un camion

- l'oncologue a envie que vous ayez un cancer, sinon il n'aurait pas de boulot.

- le médecin généraliste attend que vous attrapiez la gastro-entérite pour remplir sa salle d'attente

Etc etc 

Je comprends qu'on soit jaloux des professions qui ont des revenus plus élevés que la moyenne (et encore comme dirait une copine le concours est ouvert à tout le monde, on a volé la place à personne) mais il faudrait garder en tête que si personne n'avait de caries, de problèmes de gencive, des dents manquantes, on existerait pas.

Nous chirurgiens-dentistes, nous ne sommes pas là pour vous faire lâcher un maximum d'argent, nous sommes là avant tout pour vous soigner.

Si notre but était que la carie vous atteigne tous, on ne ferait pas de prévention au quotidien, on vous laisserait avec votre tartre et vos mauvaises habitudes. 

Je le répète suffisamment ici mais mon idéal ce serait de ne faire que des détartrages ou des polissage.

Je ne me satisfait pas à voir des enfants de 3 ans ou plus (ou moins) avec 5 dents à soigner.

Cela ne me réjouis pas non plus d'avoir à planifier l'extraction de 5 dents sur un patient de 25 ans.


Mais ces patients sont là, ont mal, sont en demande de soins, de prothèses, de pouvoir mastiquer, sourire, parler. 

Alors oui au final pour certains ça atteint des sommes folles, mais rapporté au nombre de patients vus par jour pour lesquels on ne fait qu'"un composite", ils sont minoritaires et ne sauraient résumer notre profession.

Si vous avez des questions, des remarques à faire à votre dentiste profitez de la journée portes ouvertes

Contre la montre

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On me demande souvent mon secret minceur, il est simple, je cours tout le temps. J'ai l'impression d'être au taquet maximum pour toutes mes activités et ne jamais pouvoir me poser. Toutes mes copines qui ont accouché en 2014 sont dans le même cas cela dit, qu'elles soient dentiste ou médecin, ou autre. 

Ma vie est devenue un contre la montre permanent. Parfois le matin je me dis que je suis large et 5 minutes après il faut empaqueter Bébé Carie qui forcément a une couche qui déborde et refuse de mettre son bonnet.

Auparavant je n'avais juste à me soucier d'être ponctuelle pour les rendez-vous. Maintenant c'est de la rigolade à côté de l'impression de tourner Pékin Express chaque matin.

J'envie forcément mes confrères qui peuvent se permettre d'arriver à 9h la bouche en cœur en sachant que l'assistante aura tout préparé. La magie de notre cabinet est qu'on est toujours seuls le matin et le soir.

En somme si je décide de paresser 5 minutes de trop je peux retrouver un patient gelé devant la porte car je suis toujours la première. Je pourrais jouer la nonchalance et arriver à la dernière minute mais j'apprécie ces quelques minutes de calme où je n'ai ni un biberon à donner, ni un métro à attraper, ni un cabinet à ranger, juste à attendre le patient en lisant tranquillement.

Je rigole quand on me demande de prendre un patient "tôt ça ne me dérange pas" le matin. Comme si ce n'était pas déjà assez sportif de venir pour 9h, et quand bien même je suis contre l'idée de réveiller BébéCarie ou de lui donner le biberon sur la route.

Avant je n'aimais pas le retard des patients. Maintenant j'apprécie que le patient de 9h arrive à 9h05, ça me laisse plus de temps pour me mettre en route.

Il y a sans doute le fait que je n'ai pas eu une grosse activité en 2014. J'ai beaucoup écrémé et refusé systématiquement tous les patients qui se présentaient avec plus de 15 minutes de retard. Maintenant je me suis adoucie. Me rendant compte que finalement je suis la plus grosse perdante car j'ai perdu mon temps et mon argent. Dorénavant je préviens qu'il me reste tant de temps, que c'est insuffisant pour le soin à faire, si c'est un premier rendez-vous je fais une consultation rapide, sinon un détartrage, l'avantage est que le patient est pris donc ne sort pas énervé (bon il ne faut pas qu'il arrive après l'heure du rendez-vous quand même), et que moi j'ai pu coter un acte. Parfois ils ne comprennent pas que ça ne prend pas 5 minutes ou que le temps de rendez-vous n'est pas extensible, dans ce cas je bénis l'arrivée du patient suivant qui leur rappelle qu'ils ne sont pas seuls.

Il doit y avoir aussi une part de sagesse, à me dire que je sais qu'un détartrage prend 15 minutes en moyenne ou qu'un examen de prévention pour un enfant ne demande pas 30 minutes. Alors parfois je déborde pour finir le soin au lieu de reporter, je grappille 5 minutes au patient suivant. Je me suis souvent rendu compte que le patient qui suit un patient en retard est souvent soit lui-même en retard soit  ne se présente pas, ça m'est arrivée un bon nombre de fois de ne rien faire 1h d'affilée alors que j'aurais pu prendre le premier patient ...

En somme j'ai changé, je suis moins catégorique, plus compréhensive sur certains points. Et je pense que c'est une bonne chose de ne plus passer pour un dragon (même si l'assistante leur dit toujours "je ne pense pas qu'elle va vous prendre".


Doit on décharger la gestion de l'emploi du temps à des personnes extérieures au cabinet ?

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Le rêve de le plupart d'entre nous ce serait que tout soit disponible tout le temps.
Qu'on puisse acheter/avoir n'importe quoi n'importe où n'importe quel jour à n'importe quelle heure. Peut importe ce que ça impliquerait sur la vie privée des personnes concernées.

On me dit souvent que c'est dommage que le cabinet ne soit pas ouvert avant 9h, ou après 19h ou le samedi à 18h, "comment on fait nous ?""On peut mourir non ?". 

Que j'ai envie/besoin/le devoir d'être rentrée à 20h on s'en fiche un peu (je suis une nantie je peux bien loger une fille au pair et me décharger sur elle pour les aller-retours de BébéCarie).

A défaut de pouvoir prendre rendez-vous pour n'importe quelle heure, on voudrait pouvoir le faire à n'importe quelle heure. Là par exemple pendant la pub de TopChef. 

J'ai été dernièrement démarchée via le blog (qui pourrait croire que je lèverais l'anonymat et donnerais suite) (je ne le ferais pas même pour Oral B) et depuis j'ai retourné le problème dans ma tête.

Question n°1 : L'humain dans tout ça.

Les patients sont ils prêts à ce qu'on supprime ce rôle à l'assistante ?

La majorité de nos patients est du quartier, et ils leur arrivent souvent de passer directement au cabinet pour prendre rendez-vous.  Surtout les non francophones.
Certains patients sont aussi habitués à ce qu'on leur donne un rendez-vous en urgence (sur des plages "interdites" du planning), à ce moment là une personne extérieure au cabinet ne pourrait pas (si elle le pouvait ça signifierait qu'elle pourrait placer un rendez-vous à 21h15 parce que ça arrange).
Par ailleurs vu l'aversion de la plupart envers le répondeur, je les vois mal passer par un secrétariat centralisé (à qui on ne pourrait pas dire "bonjour c'est madame MamieTouteGentille" qui est connue dans le cabinet mais pas par des gens qui gèrent les plannings plusieurs cabinets à la fois).

Question n°2 ; la compatibilité informatique

Qui rejoint la question n°1. Afin de satisfaire tout le monde, il faudrait une assistante-secrétaire et l'agenda disponible tout le temps.

Donc soit une application qui se greffe directement sur notre progiciel soit un planning extérieur au logiciel mais suffisamment intelligent pour qu'on puisse ouvrir le dossier patient avec et compatible avec nos ordinateurs (PC et MAC) et les smartphones des patients ou ceux du secrétariat à distance (oui ça fait beaucoup mais ça doit exister).

Question n°3 : la gestion des cas particuliers

Je me rappelle de ma gynécologue fulminant qu'on lui ai calé un rendez-vous demandant du temps sur un créneau restreint.

Comment leur signifier que pour telle patiente on ait besoin de 2h et pour MrTrucMuche juste 30 minutes ?
Comment faire comprendre qu'on ne prend pas 6 patients de la même famille à la suite sur des créneaux de 30 minutes mais qu'on ferra plutôt une séance de consultation-contrôle rapide de 15 minutes ? (croyez moi sans cette "politique" les périodes de vacances scolaires seraient une catastrophe à gérer.

Question n°4  le cas des patients sur liste noire

Je ne veux plus voir MrUntel c'est marqué noir sur blanc dans le dossier. Comment faire pour être sûre qu'on ne leur donne pas de rendez-vous ?


Vous en pensez quoi vous ?

Le sucre en donner aux enfants ou pas ?

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Cet article a pour origine les parents de mes patients qui souvent ignorent qu'il y a du sucre caché dans la plupart des produits destinés aux enfants et ma propre expérience de mère qui cherchait des gourdes yaourts sans sucre pour BébéCarie.

NDMM : Le "sucre" dont je parle ici ne correspond pas à l'amidon ou sucres complexes mais au saccharose et dérivés. 

Sommes-nous conditionnés pour aimer le sucré ?

L'être humain serait programmé pour préférer le sucré. Pour la survie de nos ancêtres préhistoriques, il était primordial de choisir des aliments non empoisonnés (indice de comestibilité, quand le fruit est le plus sucré c'est qu'il est mûr et prêt à déguster et source de vitamines) ou source d'énergie. Un goût sucré indique une gain d'énergie immédiatement disponible. D'ailleurs c'est la seule saveur appréciée dès la naissance par les bébés qui font une moue satisfaite après avoir en goûté. Ce réflexe inné inconditionné par l'apprentissage existe dès la vie in-utéro.
En pédiatrie, on l'utilise pour calmer les pleurs chez le nourrisson (pipette d'eau sucrée par exemple).




Mangeons nous trop de sucre ? 

Le sucre est un ciment social. On l'offre à nos hôtes, on prépare des gâteaux. On le prive pour punir, C'est une récompense, une preuve d'amour .



Pendant une longue période la seule forme disponible de sucre était le miel. Son accès difficile rendait ce met exceptionnel. Dorénavant on en trouve partout. L'instinct de survie de nos lointains ancêtres a été dépassé par le progrès alors que nos besoins énergétiques ont considérablement diminués (qui chasse encore tous les jours la viande qu'il va manger ou cueillir les fruits et légumes qu'il va manger ?).




Le changement de nos habitudes familiales ont fait augmenter la consommation de sucres. On prend plus de repas rapides, déjà prêts, on grignote devant la télé ou sur le trajet ...


Peut-on être dépendant au sucre ?

La prise d'aliment sucré provoque un bien-être (un apaisement, un réconfort) puis une phase de détresse où il faut renouveler la prise. 


Le potentiel addictif du sucre serait plus important que celui de la cocaïne. Les rats préfèrent le sucre à la cocaïne quand ils en ont le choix et préfèrent "travailler" plus pour en obtenir. 




Comment se construit le goût ? Peut-on l'influencer ?



Si le goût pour le sucré est inné ( l'appétence pour le sucre est guidée par des récepteurs gustatifs placés sur la langue (T1R2 et T1R3 pour taste receptor, type 1 et, respectivement, member 2 et 3. ).  ) , alors que d'autres saveurs telle que l'amer sont désagréables, on apprend à les aimer comme c'est le cas pour le thé, la bière par exemple.  Le rejet de l'amertume viendrait de la peur ancestrale de l'empoisonnement . 
Ces habitudes seront prises dès la petite enfance. Les aliments doivent être reproposés régulièrement. 



Les enfants et adolescents en pleine croissance choisissent instinctivement les aliments qui procurent le plus d'énergie (d'où l'aversion caractérisée pour les légumes plus plébiscités à l'adolescence par les filles pour des raisons diététiques). 

Les enfants après 2 ans souffrent souvent de néophobie alimentaire et aiment les aliments familiers. 

L'acceptation est obtenue en présentant l'aliment et en l’associant avec un stimulus familier déjà aimé. 

 4 conditions seraient nécessaires pour voir l'aliment accepté :
- commencer par un aliment pas trop rejeté et le présenter au minimum 5 fois
- présenter l'aliment sous la même forme pour qu'il soit vu sous une forme connue et non pas perçu comme une nouveauté.
- être dans un environnement chaleureux (pas de pression)
- faire participer à l'élaboration du repas (l'autoriser à manipuler et goûter)

Une éducation sensorielle serait possible. pour inciter à découvrir de nouvelles flaveurs. 

"à travers la confrontation au modèle des autres, l’acceptation alimentaire peut-être modifiée par un apprentissage social." Un aliment sera goûté par l'enfant si ses camarades le mangent. Si c'est bon pour eux, ça doit l'être pour moi, je ne dois pas en avoir peur.




Les parents doivent faire goûter les différentes saveurs, préparer eux-même pour choisir ce qu'ils leur font manger. Généralement plus un aliment est sucré plus cela dénote de sa mauvaise qualité, le sucre est alors ajouté pour masquer ou faire accepter un mauvais goût. 


Faut-il diaboliser le sucre ?

Le but n'est pas d'interdire sa consommation mais de montrer ses effets nocifs. On connaît ses conséquences sur la santé bucco-dentaire, et la prévalence de la carie dentaire, ainsi que son rôle dans le développement des problèmes de surcharge pondérale et d'obésité morbide et son implication dans l'accroissement du nombre de diabétique.

Il ne s'agit pas de ne plus consommer des glucides en général, mais de favoriser les sucres complexes bien moins néfastes aux sucres raffinés . 

Interdire ou restreindre renforce le besoin de s'en procurer à l’extérieur de la maison. Contrairement à son accès illimité. Et le fait d'en offrir en récompense augmente l'attractivité et sa valeur négative.

Si on a le droit de se faire plaisir en mangeant un dessert, on a aussi le droit de savoir ce que l'on mange (donc de bien lire les étiquettes) et pourquoi on le mange que ce soit du fait de l'influence de la publicité  ou indirecte de l'industrie agro-alimentaire.


Regardez ce reportage de cash investigations et lisez ce décryptage vous ne serez pas déçus. 




Gavès de sucre.
Reportage Cash Investigation 2013

A écouter également les podcasts des émissions de la tête au carré  et de service public.

Légende urbaine, j'ai un cancer à cause des radios faites chez mon dentiste

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Attention spoiler roman fleuve. Prenez un café/un thé, installez vous confortablement avant d'entamer la lecture.

J'espère que vous ne m'en voudrez pas d'avoir fait plus de l'assemblage de sources que de la réécriture, je ne trouvais pas les mots pour reformuler. Comme d'habitude, chaque mot surligné (ou image) de bleu renvoit vers le lien d’origine (oui tout est bleu je sais).

Seule 42 % de l'irradiation reçue par chaque individu provient de l'imagerie médicale.
En effet nous subissons tous une irradiation naturelle



Pour recevoir une dose d'un millisievert
17 mois à Paris
9 mois dans le Limousin
7 vols aller-retour Paris-Tokyo ou San Francisco
1 jour 1/2 à bord de l'ISS (altitude 400 km)

Mesures réalisées sur des routes représentatives des différentes situations d'exposition aux rayonnements cosmiques. Dans les cercles, est mentionné le débit d'équivalent de dose ambiant moyen sur le vol en microsieverts par heure (µSv/h). La dose totale est donnée pour un aller-retour en millisieverts (mSv). Pour le vol Paris-New York, la mesure est effectuée en Concorde.
https://www.sievert-system.org/#Exposition

L'irradiation artificielle quant à elle  prend son origine de plusieurs sources :
















Voici quelques exemples de Doses Types d’exposition 



Ou encore une frise comparative














http://www.mesure-radioactivite.fr/public/spip.php?rubrique69




Quelles sont les doses délivrées lors d'une radiographie dentaire ?

De telles doses sont considérées comme très faibles.

Ainsi, les doses délivrées par les clichés intra-buccaux et céphalométriques sont faibles, habituellement équivalentes à moins d'une journée d'exposition naturelle. Les doses délivrées par le panoramique sont plus variables, mais même celles qui se situent dans la fourchette haute sont équivalentes à quelques jours d'irradiation naturelle ou a une radiographie du thorax. En ce qui concerne les explorations 3D (ou volumiques) réalisées avec des scanners ou des appareils dédiés, les doses sont toujours inférieures à 10 mGy, quel que soit l’organe considéré. 

La radiation effective générée par la radiographie dentaire est des centaines – voire des milliers – de fois moins importante que celles des examens médicaux courants (radio du poumon, scanner abdominal, etc.) et dans la plupart des cas, n’excède pas la radiation naturelle. « N’oublions pas que l’activité de radiographie dentaire n’est pas un gros pourvoyeur de rayons X, souligne Philippe Rocher. Elle correspond à quelques heures d’irradiation naturelle. Nous sommes constamment soumis à des irradiations telluriques, cosmiques, et même alimentaires. Celles-ci varient d’une région à l’autre en fonction de la nature du sol ou de l’altitude. Par exemple, en Île-de-France, elles sont de 2,4 mSv/an et, en Bretagne, de 3,6 mSv/an. Au rang des irradiations « médicales », la part due aux radiologies dentaires, même si celles-ci constituent un nombre significatif d’actes, est très réduite. Les radiographies dentaires représentent en effet 24,7 % des actes réalisés en 2007, mais seulement 0,2 % de la dose efficace collective. Ainsi, les doses efficaces délivrées par les clichés intrabuccaux (de 1 à 8 μSv) sont à peu près équivalentes à moins d’une journée d’exposition naturelle. Les doses délivrées par une radio panoramique sont plus élevées (de 4 à 30 μSv), mais même celles qui se situent dans la fourchette haute ne sont pas supérieures à quelques jours d’irradiation naturelle. »Le risque reste donc très limité. En regard, la réalisation d’une radio dentaire, qui va permettre de poser un diagnostic précis et de pratiquer des actes adaptés, présente un bénéfice incontestable. 


Grossesse et risques dues à l'irradiation

Les rayons X auraient une action :-    embryoléthale (risque de mort de l’embryon) ;-    ou tératogène (risque de malformations). Cette action serait maximale pendant les deux 1ers  mois (période embryonnaire pendant laquelle a lieu l’essentiel de l’organogenèse). En réalité,  l’exposition du fœtus serait de 0,004 rads pour une radiographie du crâne est de 0,00001 rads pour un bilan dentaire rétro-alvéolaire réalisé sous protection par un tablier plombé. Pour un cliché rétroalvéolaire la dose délivrée (50 mgrays) serait 500 fois inférieure à la dose limite et la dose pour une radiographie panoramique serait 50 fois inférieure (1)

.Ainsi, il semblerait que la prise d’un ou de plusieurs clichés en intra buccal ou même en exobuccal soit sans conséquence pour le fœtus,  car l’irradiation est très faible et la source éloignée du bassin 
.Toutefois, par mesure de sécurité, la prise de clichés radiographiques n’est justifiée chez la femme enceinte que lorsqu’elle est absolument nécessaire au diagnostic ou au traitement notamment en cas d’urgence (pulpite aigue, parodontite apicale aigue débutante, installée, abcédée, cellulite). De plus, les clichés sont obligatoirement réalisés sous protection par un tablier plombé. Par ailleurs, il convient de reporter les examens radiographiques à chaque fois que possible au-delà du 1er trimestre .Enfin, parmi les examens radiographiques formellement contre-indiqués pendant la grossesse : l’examen sialographique des glandes salivaires, car l’iode provoque une insuffisance thyroïdienne responsable de la mort du fœtus par asphyxie .


Que faire après un examen radiologique diagnostique fortuit chez une patiente enceinte ?
Un examen radiologique chez une patiente enceinte peut susciter des inquiétudes. Les professionnels de santé doivent informer la patiente sur le risque associé aux procédures diagnostiques utilisant les rayonnements ionisants.

Les points suivants sont à souligner :  
Dans l’état actuel des connaissances, il est improbable que l'exposition aux rayonnements ionisants résultant d'examens radiologiques entraîne des effets délétères chez l'enfant, mais l'éventualité de survenue d'effets radio-induits ne peut être totalement écartée.
La patiente doit être informée qu'une évaluation du risque a été réalisée, non pas parce qu'il y a raison de croire que le risque est élevé dans sa situation, mais parce qu'il s'agit d'une précaution habituelle chaque fois qu’un examen radiologique est réalisé sur une femme enceinte.
L'évaluation doit être réalisée au cas par cas en fonction de l'âge de la grossesse au moment de l'exposition, et des niveaux de dose reçus par le fœtus.
Une estimation précise de la dose au fœtus nécessite certaines informations sur l'équipement radiologique, le type d'examen réalisé, la morphologie de la patiente,… Toutefois, des valeurs de doses fœtales "types" peuvent être utilisées en gardant à l'esprit qu'il peut y avoir un écart significatif entre les valeurs de doses "types" et les valeurs de doses estimées d'après les conditions réelles d'exposition.
L'évaluation de la dose peut être réalisée par un physicien médical ou en contactant l’IRSN (01.58.35.92.86 ou rpmed@irsn.fr).
Une fois l’évaluation réalisée, et en fonction de la situation, le médecin, la patiente et les autres personnes concernées peuvent alors prendre une décision éclairée sur le déroulement futur de la grossesse.




  
Un examen radiologique ou de médecine nucléaire peut-il entrainer la survenue d'un cancer ?

La quasi-totalité des examens radiologiques ou de médecine nucléaire réalisés selon les guides de bonnes pratiques conduisent à des doses efficaces inférieures, voire très inférieures, à 100 mSv. L'excès de risque de cancer pour des doses inférieures à 100 mSv est discutable à cause du manque de données mettant en évidence cet effet dans les études épidémiologiques. L'excès de risque ne peut être déduit que de la relation dose-effet. Cependant, plusieurs examens, en particulier scanographiques, réalisés chez le même patient peuvent entrainer des doses efficaces de 100 mSv ou plus.

La CIPR a estimé que le risque de cancer mortel radio-induit pour une population adulte est de l'ordre de 5%/Sv ou (en utilisant l'hypothèse de la relation linéaire sans seuil pour l'extrapolation aux faibles doses) de 0,005%/mSv. Les risques liés aux rayonnements ionisants doivent être comparés au risque de cancer mortel spontané (20%) et à l'incidence naturelle du cancer (40%) (tableau ci-dessous). Avec la mise en évidence récente de la radiosensibilité du tissu mammaire, une attention particulière doit être portée aux examens réalisés chez de jeunes patientes. Tout doit être mis en œuvre pour utiliser des protocoles basse-dose.
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Et également t les effets des rayonnements sur notre organisme. 
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