Sauf que je ne suis pas partie en vacances.
Je subis donc à nouveau les hordes de gens pressés et malodorants le matin dans le métro après 1 mois bien tranquille où les rames étaient si vides qu'on se serait crus après une attaque de zombies.
J'ai survécu au double emploi du temps, aux cabinets parisien et de banlieue désertés par leurs titulaires me laissant la charge des urgences.
J'ai eu confirmation que j'avais fait le bon choix en quittant le cabinet A. A part des rescellements de prothèses défectueuses, je n'ai pas servi à grand chose. Heureusement qu'un enfant s'était pété les dents de devant pour changer de cette monotonie. Beaux quartiers oblige le téléphone n'a pas sonné aux alentours du 15 Août et ils sont tous revenus de vacances pile la semaine où le cabinet était ouvert mais sans praticiens (un concept assez intelligent vous en conviendrez pour payer les assistantes à rien faire plutôt que de leur laisser du rab' de vacances). Ma patience ayant des limites, j'avais décidé de quitter le navire une semaine avant la rentrée du patron pour me concentrer sur le cabinet B et ma vie personnelle.
Bizarrement au cabinet B j'ai eu de vraies urgences. De vraies inflammations pulpaires (aka rage de dent) à se taper la tête contre le mur, des composites cassés, peu d'urgences du cabinet (ce qui est toujours bon signe). Des patients très reconnaissants, qui avaient fait toutes les pages jaunes pour trouver un cabinet ouvert. Bien sur j'ai refusé des urgences, parce que mes patients avaient aussi le droit d'avoir des soins sans avoir des séances raccourcies et j'avais aussi le droit d'être chez moi à 20h.
J'ai gardé mon rythme sportif intact et je suis fière quand j'entendais tout le monde me dire que je ne tiendrais pas à enchaîner une journée de 10h et 9 km à 8h du soir. Même si il a fallu faire des choix et ne pas faire partie de ceux qui buvaient tranquillement un verre en terrasse. Et en contrepartie d'un corps musclé délaisser les coups de fil pour me consacrer à mon amoureux en rentrant.
J'ai encore une fois chopé la crève avec la clim'. Comme l'an dernier à la même date. Pourtant j'ai résisté, fermé les stores, travaillé dans la chaleur mais parfois je voyais bien que les patients nécessitaient un peu de fraîcheur (surtout après le court passage dans la salle d'attente très tempérée).
J'ai découvert à mon plus grand étonnement que le quartier n'était pas si black blanc beur mais surtout très asiatique. Avec les nuances que l'on connaît dans la langue chinoise et leurs innombrables dialectes, je suis très mal partie pour les comprendre tous. Heureusement la plupart viennent accompagnés. C'est d'autant plus dur quand il s'agit d'une petite fille de 4 ans qui en plus de voir quelqu'un d'effrayant (le dentiste), ne comprend pas ce qu'on lui dit (surtout si c'est en contradiction avec sa maman qui lui dit qu'on va "arracher ta dent, t'inquiètes pas ").
Par contre avec toute cette polémique sur les expulsions de Roms et les nombreuses nationalité que j'ai déjà vu défiler, je me suis rendue compte que je n'avais jamais soigné un seul Rom. Qui sont donc aussi exempts de tous le système de soins (en plus du système scolaire) faute d'adresse fixe ou répertoriable (faut le vouloir de dire à la CPAM qu'on habite sur la 1ère allée après le 3ème arbre au bois de Vincennes). Si je devais faire une action humanitaire, je soignerais un Rom gratuitement (mais vraiment gratuit vu que même la sécu ne me paiera pas) mais vu la taille du bidonville d'à-côté, çe risquerai de finir en émeute.
Par contre avec toute cette polémique sur les expulsions de Roms et les nombreuses nationalité que j'ai déjà vu défiler, je me suis rendue compte que je n'avais jamais soigné un seul Rom. Qui sont donc aussi exempts de tous le système de soins (en plus du système scolaire) faute d'adresse fixe ou répertoriable (faut le vouloir de dire à la CPAM qu'on habite sur la 1ère allée après le 3ème arbre au bois de Vincennes). Si je devais faire une action humanitaire, je soignerais un Rom gratuitement (mais vraiment gratuit vu que même la sécu ne me paiera pas) mais vu la taille du bidonville d'à-côté, çe risquerai de finir en émeute.
Finalement c'est aussi ça Paris, marcher avec des oeillères, ne plus prêter attention aux souffrances qui nous entourent par égoïsme un peu (mais même Chuck Norris et Superman ne pourraient pas tous les sauver), par exaspération, lassitude.
Et je commence à penser aux vacances, encore lointaines mais qui vont être tellement bonnes et appréciées !
Et je commence à penser aux vacances, encore lointaines mais qui vont être tellement bonnes et appréciées !