Il est temps de briser certaines légendes urbaines ...
On ne le répète jamais assez mais être enceinte ne constitue pas une pathologie. Et quand bien même elle le serait, on soigne bien les porteurs de prothèse cardiaque, les insuffisants rénaux, les séropositifs, à nous donc d'adapter notre pratique à chaque cas.
Mise jour concernant les médicaments contre-indiqués :
Vous trouverez ici le lien du centre de référence des agents tératogènes (entraînant des malformations foetales).
Les recommandations du Vidal (qui avec le Dorosz) sont les plus suivies.
On ne le répète jamais assez mais être enceinte ne constitue pas une pathologie. Et quand bien même elle le serait, on soigne bien les porteurs de prothèse cardiaque, les insuffisants rénaux, les séropositifs, à nous donc d'adapter notre pratique à chaque cas.
De nombreux confrères "évitent" de soigner les femmes enceintes. Souvent le vieille génération, celle dont la mère/femme vivait le "1 grossesse, 1 dent", cette génération qui utilise des matériaux obsolètes et pour qui la stérilisation comporte bien des lacunes. Ce n'est pas une question de vivre dangereusement, de prendre des risques, mais juste des études qui datent de 20 à 40 ans.
Un gros ventre sur le fauteuil fait peur, je suppose que les refus viennent de la crainte de se voir rejeter la faute d'une fausse couche, malformations ... Les tests sur les femmes enceinte étant interdits (car qui voudrait risquer la vie et santé de son futur bébé ?), de nombreux médicaments sont contre-indiqués et on se retire au maximum pour les soins.
Mon ancien collaborateur avait reçu une demande quelque peu déconcertante. La patiente avait fait une fausse couche suite à une extraction, et pensait s'en voir arracher une autre pour faire passer la nouvelle grossesse non désirée...
La grossesse n'est pas une maladie mais les changements physiologiques ont des répercussions sur la santé buccale, la plus fréquente est la gingivite (comme le reste des tissus, la gencive est très vascularisée). L'inflammation de la gencive (=gingivite) peut donner envie d'arrêter de brosser car trop douloureux (et trop de sang) entraînant d'autres problèmes à type de caries. S'ajoutent les vomissements et les régurgitations acides qui n'aident pas à garder un émail intact. Que du bonheur !
Dans la pratique, on s'abstient au premier trimestrede tout soin non urgent nécessitant une anesthésie locale donc oui au détartrage, aux radios (avec un tablier de plomb pour les rayons), au contrôle de routine. Non à la méchante carie. Pourquoi ? Peu de cabinets ont des carpules d'anesthésique comportant de l'articaïne, seule molécule ne passant pas la barrière placentaire. Les autres donc passent, et sont susceptibles d'entraîner une fausse couche par dose toxique (même si il est acquis que les fausses couches du 1er trimestre constitue un avortement naturel d'une grossesse non viable). Néanmoins de nombreuses femmes prennent connaissance qu'elles sont enceintes tardivement et n'ont aucun souci par la suite.
Bien sûr en cas d'urgence, c'est à dire une belle grosse rage de dents (inflammation du tissu pulpaire) on a recours à l'anesthésie. En effet la délivrance de l'adrénaline (qui est mélangée à l'anesthésique pour majorer son action) est moindre que celle issue du seul effet du stress (et de la douleur). Et vous voyez laisser quelqu'un souffrir pendant 2 semaines le temps que le tissu enflammé se nécrose (et que la douleur disparaisse avant de pourrir l'os ?) ? Surtout une personne qui n'a le droit de prendre que du paracétamol, la molécule la moins efficace pour une rage de dent.
Bien sûr en cas d'urgence, c'est à dire une belle grosse rage de dents (inflammation du tissu pulpaire) on a recours à l'anesthésie. En effet la délivrance de l'adrénaline (qui est mélangée à l'anesthésique pour majorer son action) est moindre que celle issue du seul effet du stress (et de la douleur). Et vous voyez laisser quelqu'un souffrir pendant 2 semaines le temps que le tissu enflammé se nécrose (et que la douleur disparaisse avant de pourrir l'os ?) ? Surtout une personne qui n'a le droit de prendre que du paracétamol, la molécule la moins efficace pour une rage de dent.
Du 3 ème au 7 ème mois , on effectue tous les soins urgents et non urgents. Il faut garder en tête qu'une fois bébé né, la maman n'aura que très peu de temps, d'énergie de sortir voir son dentiste, repoussant les soins et favorisant l'avancée de la carie, des problèmes gingivaux, aggravant la situation vers une solution non plus conservatrice mais prothétique.
Donc on s'active, on essaie de finir avant le 6ème mois, pour éviter les longues séances de traitement canalaire dans des positions inconfortables. Si la grossesse est à risque, on espère que la patiente nous en fasse part avant (genre qu'elle a des contractions depuis le 4ème mois). Parfois elle l'apprend sur notre fauteuil (c'est tellement plus marrant). C'est assez "sympa" de se rendre compte à la fin d'un soin que la patiente a rompu sa poche de liquide amniotique alors qu'elle n'est qu'à 6 mois.
A la fin du 3 ème trimestre, à part les actes urgents on s'abstient vraiment. Pour éviter les accouchements sur le fauteuil. Bonjour l'angoisse sinon ... J'avais une patiente à 2 doigts d'accoucher, mais à 2 doigts aussi de se fracturer la tête à force de se la taper contre un mur. Cas de force majeure, j'ai fait le maximum et j'ai prié pour qu'elle ne commence pas le travail sur le fauteuil.
Ce que je préconise, c'est une séance de contrôle en début de grossesse pour prévoir les soins, prévenir les problèmes gingivaux et les caries, ajourner au 3ème mois les non urgents. Puis refaire un bilan après l'accouchement.
Mais surtout ne rien laisser traîner car en cas d'infection, entre la grossesse et l'allaitement, l'ordonnance devient une plaie, tout ou presque est contre-indiqué donc rien ou presque n'est efficace ...
Mise jour concernant les médicaments contre-indiqués :
Vous trouverez ici le lien du centre de référence des agents tératogènes (entraînant des malformations foetales).
Les recommandations du Vidal (qui avec le Dorosz) sont les plus suivies.